jeudi 27 août 2020

22 Dimanche Ordinaire

🔆 Profitons de l’été pour prendre le chemin d’obéissance 
    Jérémie est le seul personnage de la Bible à reprocher à Dieu de l’avoir ″séduit″. Quelle audace de sa part, puisqu’on voit selon le Livre d’Exode à quel point la séduction est trompeuse et condamnable! Il a toutefois raison d’ouvrir son cœur devant Dieu pour exprimer le sort qui lui est réservé; railleries et moqueries fusent de la part de son auditoire, et le climat à Jérusalem est lourd à porter puisque tout n’est que «violence et dévastation». Il songe à renoncer à sa mission de parler au nom de Dieu mais il n’éteint pas le feu qui brûle en lui.
    Qui d’entre nous n’a pas été découragé et déçu plusieurs fois dans sa vie? A cause de celui sur lequel on comptait pour faire quelque chose et qui se dérobe, ceux que nous pensions être des amis, mais que ne sont pas venus lorsque nous étions dans l’épreuve, et puis aussi Dieu que nous attendions et qui n’a pas eu l’air d’entendre notre prière.
    La vie est parfois lourde à porter mais nous avons finalement tenu, non sans souffrir certes, mais la force, l’énergie, l’espoir des lendemains nous ont permis de dominer l’épreuve, de réussir notre engagement ou vaincre le mal. Il y a de la ressource dans l’homme!
    Les propos de Paul sont, quant à eux, l’extrême opposé. Loin d’évoquer un séducteur, l’apôtre invite ses lecteurs à se laisser toucher «par la tendresse de Dieu». La foi chrétienne n’a pas à se modeler selon «le monde présent», mais doit plutôt chercher à se renouveler constamment par un processus de discernement de «la volonté de Dieu». Elle n’a rien d’un fardeau lourd à porter et elle se nourrit de tout «ce qui est bon». 
🔆 Profitons de l’été pour traverser la peur 
    Pierre est un homme entier: il a à peine professé sa foi qu’il se met à faire des reproches à Jésus, qui vient d’annoncer sa Passion et sa mort. Pierre trouve cette perspective incompatible avec l’idée qu’il se fait du Messie. Que s’est-il passé pour que Pierre soit appelé Satan tout juste après avoir professé que Jésus est le Messie? L’annonce que le chemin messianique est souffrance, mort et résurrection. Et les vifs reproches que le premier disciple fait à son maître: non, cela ne doit pas arriver!
    Pierre refuse la mort de Jésus. Il fut terrifié à l’idée de cette mort. Notre amour du Christ ressemble à ce refus de Pierre: il est sincère mais il a peur de la mort.
    Nous avons du mal à entendre l’appel difficile à prendre notre croix et à le suivre. Pourtant, la peur de la mort n’est pas la vérité de la foi. C’est une appréhension, assurément naturelle, mais que Jésus vient transfigurer.
    Au seuil d’une nouvelle année scolaire, au milieu des décisions à prendre, nous avons des refus et des consentements à poser. Certaines appréhensions, bien naturelles, peuvent nous enfermer dans la peur. Alors, avec le prophète Jérémie, laissons-nous séduire par le feu dévorant, au plus profond de notre être, de la parole de Dieu. Elle accompagne notre rentrée pour nous aider à traverser nos peurs. Afin d’en faire, comme Pierre après la Résurrection, une Pentecôte.

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vendredi 21 août 2020

21 Dimanche Ordinaire

🔆 Profitons de l’été pour croire comme Pierre!
    «Le Christ, oui! L’Église, non!» On entend parfois cette réflexion faite par des personnes qui ne peuvent s’empêcher d’admirer le Christ, mais sont comme allergiques à l’Église. Certes, l’Église, composée d’êtres humains, est marquée par la faiblesse, et même par le péché. Mais l’évangile invite à porter sur elle un autre regard. Le mot «Église», quoique fréquent dans le Nouveau Testament, n’apparaît pas dans les évangiles sauf dans le passage de Matthieu que nous entendons aujourd’hui (16,18). On ne peut dissocier l’Église de Jésus: elle est l’assemblée des croyants qui reconnaissent en Jésus le Messie (ou Christ) et le Fils du Dieu vivant, et cette assemblée se fonde sur la foi du chef des Apôtres, et ensuite, selon la tradition catholique, sur celle de ses successeurs comme évêques de Rome. Elle n’est pas d’abord une hiérarchie administrative, mais une société de louange. Sa principale raison d’être est de chanter les merveilles accomplies par Dieu en Jésus, le Christ, qui intègre dans l’unique plan de salut les juifs et les non juifs (deuxième lecture).
🔆Profitons de l’été pour nous poser la question: pour vous qui suis-je?
    «Pour vous, qui suis-je?» (évangile). La question que Jésus adresse à ses disciples interpelle, tout au long de l’histoire, chaque chrétien. Professer, à la suite de Pierre, «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant!» Mais avant toute chose, il importe que nous nous posions la question: Qui est Jésus pour nous? C’est lui-même qui nous la pose. Il n’attend pas une réponse du catéchisme ou d’un livre de théologie. Le plus important c’est ce que Jésus est pour moi personnellement. A ce sujet, je vous cite la réponse d’une religieuse cistercienne. Elle écrivait: «Il est Celui que mon cœur aime… Il est le bien-aimé que toujours je cherche et désire… Jésus est le tout de ma vie… Son amour vaut plus que la vie… Il est celui qui a tout partagé avec moi, sa filiation divine qui fait de moi un enfant du Père, et sa Mère pour qu’elle soit aussi ma maman à moi…» 
    Cette religieuse a dit qui était Jésus pour elle; elle lui a consacré toute sa vie. Il nous revient aujourd’hui de nous demander qui il est pour nous, quelle place il tient réellement dans notre vie.
    Cet évangile est un appel à la foi c’est-à-dire à une relation vivante avec le Christ, un attachement personnel à sa personne. Comme dans toute relation, il y aura des variations et même des crises.
    Pierre a connu des moments de doute. Il a même renié le Christ. En nous rappelant tout cela, l’évangile nous fait comprendre que l’Eglise de Jésus Christ est la maison des croyants partagés entre la foi et le doute, entre l’élan de générosité et la lâcheté.
🔆 Profitons de l’été pour avoir les clefs: Des clefs, pour quoi faire?
    Pour ouvrir les portes, direz-vous! Mais pas n’importe lesquelles: les portes du Royaume des cieux. Comme s’il y avait des serrures pour franchir le passage dans la vie en Dieu. Oui, les clefs du Royaume ouvrent à la vie dans la miséricorde de Dieu. Pierre reçoit de Jésus non seulement la garde des clefs mais aussi le pouvoir de «lier et délier», de donner les conditions du passage. Étonnant pouvoir confier à un homme, avec ses faiblesses, ses trahisons mais aussi ses coups de cœur, ses actes de foi inspirés par l’Esprit.
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vendredi 14 août 2020

20 Dimanche Ordinaire

🔆 Profitons de l’été pour demander la foi!
    Les textes de ce dimanche nous font faire un pas de plus dans notre foi au Dieu de l’Alliance. L’oracle du prophète Isaïe (première lecture) se situe à l’époque de l’Exil où les judéens, se sentant menacés dans leur foi par l’environnement païen, pratiquent une politique d’exclusion. Mais Dieu constate que des étrangers mènent une vie conforme à l’Alliance. Bientôt, dans le judaïsme, on admettra des étrangers à condition qu’ils soient «fermement attachés à l’Alliance». «Je les conduirai à ma montagne sainte… ma maison s’appellera ″Maison de prière pour tous les peuples″». Les étrangers peuvent donc trouver leur place au sein du peuple de Dieu. 
    Dieu est universel. Notre foi en lui exige un discernement constant entre la revendication de notre propre identité et la nécessaire ouverture à l’autre. 
    La Cananéenne est un exemple de foi pour les disciples de tous les temps et donc pour nous aujourd’hui. Nous reconnaissons qu’il n’y a plus de frontières. Tous peuvent avoir accès à la table. A nous de chercher à traduire cette affirmation dans nos comportements de la vie quotidienne et dans la célébration eucharistique.
🔆 Profitons de l’été pour entendre le cri de ceux qui souffrent…
    Quand les mots ne suffisent plus, ou pire, n’existent pas pour exprimer tout ce qui serait à dire, le silence ou le cri de l’homme deviennent soudain plus forts que toutes les paroles. Jésus s’était retiré au pays de Tyr et de Sidon. Comme à son habitude, le voilà à l’écart de la terre où il annonçait la Bonne Nouvelle. Un cri déchire le silence de son repos. Un cri semblable à ces cris qui nous dérangent chaque jour et déchirent le silence de nos déplacements dans les transports en commun. Le cri d’un pauvre, d’un malade, d’un mendiant ou d’un mourant, un cri à nul autre pareil, qui va jusqu’à glacer le sang, qui remet chaque être humain en face de son humanité et de ses responsabilités. Il va jusqu’à détourner de leur chemin ceux qui passent, parce qu’ils entendent, dans ce cri, un appel, la dernière parole possible pour un être humain. Le cri de la Cananéenne est de cet ordre. «Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David!» Ces mots touchent le cœur des disciples et le cœur de Jésus. La souffrance de cette femme les prend aux entrailles. Les disciples intercèdent pour elle. Et Jésus engage le dialogue avec cette femme, qui vient à sa rencontre alors qu’elle n’est même pas du peuple d’Israël, auquel il est envoyé. Devant l’insistance de cette mère, devant la grandeur de la foi de cette femme, Jésus se laisse toucher, il répond à son attente. La guérison de sa fille devient signe pour les disciples que la Bonne Nouvelle déborde déjà les frontières d’Israël. Un cri déchire le silence et ouvre un vaste avenir au rayonnement de la Bonne Nouvelle.
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vendredi 7 août 2020

19 Dimanche Ordinaire

🔆 Profitons de l’été pour faire confiance
     Cette page de l’évangile de Matthieu offre un étonnant contraste entre le calme du soir, où Jésus s’est retiré pour prier, et la mer agitée, symbole des difficultés de la foi. 
    Silence et solitude comme lieu de la rencontre de Dieu: tel est aussi le thème de la première lecture. On y voit Élie, le prophète persécuté, se rendre à l’Horeb, la montagne où Dieu s’est manifesté à Moïse dans le tonnerre et les éclairs. C’est ainsi qu’Élie se représente le Dieu d’Israël. Mais voici que sonne pour lui l’heure, d’une conversion capitale: il doit apprendre que le Dieu de l’Alliance n’est ni dans la tempête, ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu. C’est le murmure d’une brise légère qui témoigne de son passage. À travers l’épisode de la marche de Jésus sur les eaux, l’évangile de Matthieu relate la conversion de Pierre, que Jésus fait passer de la présomption à la foi. 
🔆 Profitons de l’été pour avoir la foi… 
    La foi se décline par bien des manières dans la riche diversité du peuple de Dieu. Quand on demande à une personne qui dit avoir la foi. On peut être étonné par la diversité des réponses. Pour les uns, la foi, c’est croire qu’il y a «quelque chose après la mort»; pour d’autre, c’est croire qu’il y a «quelqu’un» c’est-à-dire un Dieu Créateur. Chacun y va de son refrain, ce qui est normal: tous n’ont pas la même expérience de Dieu et de sa présence agissante. 
  • La foi est de l’ordre surnaturel, et la raison humaine à toujours besoin de s’y articuler. Cette articulation, ou adaptation, ne se fait pas sans implication de la part du disciple. 
  • La foi n’est pas uniquement de notre côté; elle est aussi – et surtout – du côté de Dieu. Aux défaillances de notre cœur pallie l’action de Dieu. À notre manque de confiance répond la fidélité de Dieu.
  • La foi est un don de Dieu, une vertu théologale qui nous est donnée au baptême. Elle nous introduit dans une relation indélébile et indéfectible avec Dieu. 
🔆 Profitons de l’été pour croire… 
    Il en est encore ainsi aujourd’hui. Croire n’est jamais une chose acquise une fois pour toutes. On peut se méfier des gens qui ne doutent jamais parce que leur foi semble alors être de l’ordre de l’idée pure. Tout vrai croyant est partagé entre le doute et la foi. Nous traversons tous le désert, portant en nous le poids du doute et du silence de Dieu ainsi que la force de la foi en sa présence toujours recherchée, jamais possédée. 
    Qui de nous peut affirmer n’avoir jamais douté de la bonté de Dieu devant les injustices de ce monde, face aux catastrophes qui se produisent un peu partout dans le monde, face aux maladies qui frappent l’être humain à tout âge, face à ces milliers de gens fuyant des régimes totalitaires, dans l’espoir de trouver une terre amicale que certains n’atteindront jamais? 
    Croire en Dieu, c’est toujours traverser un désert, c’est passer sans cesse de la nuit au jour, du doute à la confiance, du désespoir à l’espérance parce que Dieu est discret, effacé au point qu’à peine reconnu. 
    Rendant grâce à chaque eucharistie pour la victoire de Jésus sur la mort le chrétien tend la main vers son frère qui cire au Christ: «Seigneur, sauve-moi!»

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jeudi 6 août 2020

Transfiguration du Seigneur

    Au moment de commencer sa montée vers sa Passion, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean et les emmène sur une montagne, le mont Thabor selon la tradition. Là, il est transfiguré devant eux et reçoit du Père ce témoignage: "Celui-ci est mon Fils bien-aimé." Au jardin des Oliviers, au soir de son arrestation, ce sont les mêmes, Pierre, Jacques et Jean, que Jésus prendra avec lui. Ce n'est pas une coïncidence. Ceux qui allaient le voir défiguré ("il n'avait plus figure humaine" avait annoncé le prophète Isaïe) ce sont eux qui devaient, auparavant, l'avoir vu transfiguré: le Jésus Fils de Dieu est le même que le Jésus crucifié. La fête de la Transfiguration est très ancienne dans l'Orient chrétien. Elle fut très tôt fixée au 6 août, en plein été. Au Xe siècle, elle devint même, par décision de l'empereur, fête chômée dans tout l'empire byzantin. En Occident, après avoir été longtemps fête locale, elle fut constituée fête universelle après la victoire qui stoppa l'avance turque en 1456. La date liturgique de sa célébration fut choisie d'après la pratique des Églises orientales. Avec le Baptême du Christ, c'est une fête de théophanie, c'est-à-dire de manifestation du Christ comme Fils de Dieu. Elle est célébrée en ce jour par l'Église d'Occident et tous les Orientaux byzantins, syriens et coptes.