vendredi 28 juillet 2023

17 Dimanche Ordinaire

Méditation pour la semaine

💢 Notre trésor de croyants…
    Trouver un trésor, un vrai, brusquement devenir riche et n’avoir plus à se soucier du lendemain. La littérature de nombreuses civilisations s’est fait l’écho de ce rêve millénaire, et le succès des diverses loteries montre que l’homme d’aujourd’hui ne renonce pas à espérer un destin favorable. Mais quel est ce bien suprême, quel est le trésor qu’il faut rechercher à tout prix? Une fois qu’on a trouvé le vrai trésor, ce qui comble véritablement le cœur, les choses deviennent simples. Il devient plus facile de faire des choix et de s’y tenir. Si le Royaume de Dieu est vraiment important pour le croyant, alors cela vaut la peine de tout risquer pour l’obtenir?
    Que chacun, par ses actes, montre quel est le trésor qu’il recherche. C’est la chance de notre vie de croyants.

💢 Un cœur attentif…
    Il est parmi nous des gens qui sont, pour ainsi dire, invisibles. Nul ne les remarque. Personne ne fait attention à eux. S’ils sont jeunes, ils sont mis de côté, laissés seuls. S’ils sont âgés, le sentiment de leur inutilité les conduit à la déprime et parfois au suicide. Nous sommes tous ainsi faits que nous nous avons besoin du regard d’autrui pour exister.
    Le visage chaleureux d’un professeur transforme l’élève. Le regard d’amour d’un partenaire sauve le jeune à la dérive. La femme à la cuisine, au ménage, à son travail professionnel, a besoin d’une remarque agréable de son ami, de son chef. Et le vieillard est heureux quand il éprouve, dans le sentiment de son visiteur, peu d’affection et non de la seule pitié.
    Le roi Salomon (selon le texte à sa gloire…) avait bien raison de demander à Dieu: «Seigneur, donne-moi un cœur attentif.» Le cœur qui change les relations humaines, d’abord avec les proches: souvent par des détails (un mot, un sourire, une demande d’aide…). Le cœur qui change les relations dans la vie du monde: par l’intérêt porté à l’étranger, par le travail en faveur de la paix, du bien commun… Ces qualités d’attention quotidienne, chaleureuse, ne s’appliquent-elles pas à nos relations avec Dieu?
    «Seigneur, donne-moi un cœur attentif à toi.»

Mon Dieu, 
donne-moi la sérénité nécessaire pour accepter ce que je ne peux changer; 
le courage de changer ce que je ne peux changer; 
et l’intelligence, pour distinguer l’un et l’autre. 
Reinhold NIEBUHR
  
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jeudi 27 juillet 2023

Lettre pastorale de Mgr Emmanuel DELMAS

Emmanuel DELMAS 
évêque d’ANGERS

«Vous êtes le corps du Christ, vous êtes ses membres, chacun pour sa part» (1 Cor 12,27)

Lettre pastorale à destination 
des prêtres, des diacres, des personnes consacrées, 
des fidèles laïcs.

    Tout au long de cette dernière année pastorale, avec les différents conseils du diocèse, nous avons travaillé à une nouvelle organisation de la prise en charge de la vie diocésaine pour répondre de manière renouvelée aux défis de la mission et de l’annonce de l’Évangile. Cette évolution concerne d’une part, l’animation pastorale territoriale avec la constitution de quatre nouveaux doyennés (en remplacement des douze doyennés existants jusqu’à présent) et d’autre part, une nouvelle manière de concevoir la place et la mission des différentes instances au service de l’Église diocésaine. En particulier, le nouvel accompagnement du territoire manifesté par la disparition de la mission du vicaire épiscopal, nous suggère de réfléchir différemment le discernement des différentes questions pastorales.

    L’évolution de l’organisation de l’Église diocésaine dans sa prise en charge et son animation est motivée par le constat de ressources humaines plus modestes. Dans le même temps, cette organisation est appelée à servir toujours plus l’annonce de l’Évangile au cœur de notre société sécularisée. La mission de l’Église et, en particulier, la Parole qu’elle pose dans notre monde est attendue par beaucoup de nos contemporains. Elle est même source d’Espérance et participe de l’œuvre du Salut pour tous.

    Dans le contexte que nous décrivons, à la suite du pape François, nous recevons cet appel à une conversion pastorale de l’Église diocésaine pour le service de l’annonce de l’Évangile. L’Évangile du Christ nourrit la raison profonde du renouvellement de l’organisation de l’Église diocésaine appelée à toujours plus rechercher sa fidélité dans sa vocation profonde1, son être et plus particulièrement sa vocation missionnaire. «Sans une vie nouvelle et un authentique esprit évangélique, sans fidélité de l’Église à sa propre vocation, toute nouvelle structure se corrompt en peu de temps». Le renouvellement de la vie ecclésiale ne résulte pas en premier lieu de la nouveauté qu’elle suscite mais bien de la fécondité qu’elle insuffle au service de la mission qu’elle est appelée à servir. S’il s’agit de convertir nos structures ecclésiales pour toujours plus servir le dynamisme de l’évangélisation, il en va aussi de notre propre conversion personnelle comme fidèles du Christ appelés à répondre à notre vocation de «disciples missionnaires».

I - Un renouveau missionnaire qui interpelle notre diocèse dans toutes ses composantes

    L’Esprit saint est le premier agent évangélisateur4. Il pousse l’ensemble de nos communautés ecclésiales à se mettre à l’écoute de la parole que Jésus adresse à Simon Pierre après une nuit de pêche infructueuse : «Avance en eau profonde et jetez vos filets pour attraper du poisson». Chacun est appelé aujourd’hui à quitter les rives du lac pour aller «en eaux profondes» (Luc 5, 4) à la rencontre de ceux et de celles qui se sont éloignés du Christ ou qui ne le connaissent pas encore. Ce dynamisme qui repose sur un choix clairement missionnaire doit être le critère premier pour vérifier l’authenticité d’une vie chrétienne et d’une action pastorale.

    Dans mes rencontres pastorales, je suis un témoin privilégié de la vitalité missionnaire de nos communautés ecclésiales. La formation «paroisses vivantes et missionnaires» proposée à de nombreuses paroisses est venue stimuler un profond renouvellement de la vie de nos communautés en suscitant de nouvelles voies et la mise en œuvre d’actions pastorales missionnaires destinées à servir l’annonce de l’Évangile. Les nombreuses initiatives des mouvements et associations de fidèles, avec leurs charismes propres participent de ce même désir d’évangélisation. Dans notre diocèse, l’enseignement catholique diocésain occupe une place particulière et participe, pour sa part, aux défis de l’évangélisation à destination de nombreux jeunes de notre territoire. Je n’oublie pas les nombreuses propositions missionnaires qui naissent et renouvellent aussi les communautés religieuses de notre diocèse. Chacun, fidèle du Christ de notre diocèse, suivant sa vocation et sa mission, en fonction de ses dons et ses charismes, est appelé à ce renouveau, à chercher de nouvelles voies pour servir l’annonce de l’Évangile.

    Ce renouvellement missionnaire concerne l’accompagnement de notre territoire6 mais aussi les instances de gouvernement au service de l’animation pastorale du diocèse.

1 - Ce renouveau missionnaire intéresse notre territoire : nos paroisses et nos doyennés

    Dans l’accompagnement de ce renouvellement missionnaire, j’ai invité les paroisses à réfléchir à de nouvelles collaborations pour mieux répondre au défi de l’annonce de l’Évangile. En se constituant en «pôles d’animation missionnaire», deux ou trois paroisses sont appelées à une forme d’alliance pour conjuguer une vision pastorale commune et mieux servir la mise en œuvre d’actions pastorales missionnaires. Ces pôles d’animation missionnaire ne constituent pas une nouvelle structure canonique. C’est ainsi que la définition territoriale des paroisses actuelles demeure. Si chaque communauté paroissiale reçoit, en un lieu donné, cette même mission de servir l’annonce de l’Évangile, la constitution d’un « pôle missionnaire » permet de soutenir l’ensemble des fidèles d’une communauté paroissiale dans les moyens et les modalités de l’animation de la vie paroissiale. Dans cet accompagnement pastoral et en raison du sacrement qu’ils ont reçu, les prêtres sont particulièrement invités à vivre de nouvelles collaborations entre eux et bien sûr avec l’ensemble des fidèles laïcs.

    Le renouvellement de l’accompagnement territorial trouve une nouvelle traduction avec la constitution de quatre doyennés. Cette évolution me suggère d’approfondir ici la mission renouvelée du doyen. Le doyen reçoit la charge de servir la communion dans son doyenné. En lui demandant d’être attentif aux personnes ayant reçu une nomination ou une lettre de mission, sa sollicitude s’exerce concrètement dans cet accompagnement et le soutien des fidèles missionnés dans leur mission de baptisés. Le doyen veille aussi à la mise en œuvre des orientations demandées par l’évêque dans les paroisses de son doyenné.

2 - Ce renouveau missionnaire concerne nos conseils et délégations épiscopales

    Ce renouveau missionnaire se traduit également dans les différents conseils et délégations épiscopales au service de la vie de l’Église diocésaine. A côté des conseils de l’évêque demandés par le droit, l’évêque peut faire appel à des délégations épiscopales particulières. Nous pensons, en premier lieu, aux services pastoraux diocésains. D’autres délégations épiscopales particulières nous sont apparues souhaitables en raison de l’accompagnement spécifique de certains fidèles: l’enseignement catholique, les mouvements et associations de fidèles, la vie consacrée, les fidèles attachés à la liturgie du Missel de 1962. Ces délégations participent de la constitution de la curie diocésaine «qui se compose des organismes et des personnes qui prêtent leur concours à l’évêque dans le gouvernement du diocèse tout entier».

    Rappelons ici que ces conseils et ces délégations permettent à l’évêque d’exprimer sa sollicitude pour la diversité du peuple de Dieu qui lui est confié. Chacun de ces conseils, comme chacune de ces délégations épiscopales, dans le domaine qui est le sien, a une finalité pastorale propre puisqu’elle vient servir le bien du peuple de Dieu tout entier.

Les conseils et délégations de l’évêque

    Les délégations «aident l’évêque dans le gouvernement du diocèse dans le but de promouvoir le plus efficacement possible le bien pastoral de la portion du peuple de Dieu confiée à l’évêque». En reprenant par exemple la mission du Conseil presbytéral développée par le droit de l’Église, nous y voyons une manière de traduire la mission de chacun des conseils et délégations appelés à participer au gouvernement de l’évêque pour le service et le bien du peuple de Dieu.

Vers une compréhension synodale de la vie de l’Église

    Dans l’exercice de son ministère, l’évêque n’est pas seul et ne doit pas, bien sûr, exercer son gouvernement seul. Il est entouré en premier lieu des prêtres qui forment autour de lui un unique presbyterium pour exercer un même sacerdoce ministériel. Les diacres, en raison de leur ministère spécifique, indiquent que le service qu’ils signifient est un élément essentiel, en lien avec le ministère de l’évêque, dans la construction du Corps tout entier. L’exercice du ministère de l’évêque diocésain est lui-même en lien avec l’ensemble du peuple de Dieu tout entier qui lui est confié.

    Dans leurs missions confiées par l’Église, les différents conseils de la vie diocésaine sont invités à vivre un «marcher-ensemble» du peuple de Dieu. Il traduit «le chemin de la synodalité (...), le chemin que Dieu attend de l’Église» jusqu’à devenir un «style particulier qui détermine la vie et la mission de l’Église». La participation de quelques-uns des fidèles à ces conseils vient traduire l’écoute, la consultation et le dialogue des fidèles avec leur évêque, par l’écoute de ce que «l’Esprit dit aux Églises» (Ap 3, 6) pour le service du Corps tout entier.

L’Église n’est pas une organisation mais un organisme vivant

    Ces conseils et délégations ne peuvent se réduire à une seule organisation humaine. Ils sont donnés à l’évêque pour lui permettre de remplir sa mission pastorale en fidélité au Christ présent au milieu des siens. Le «Bon Pasteur» est celui qui guide par le sacrement de son Église l’ensemble de l’humanité. Nous sommes ici appelés à approfondir notre compréhension de l’Église, «sacrement» de l’Alliance que Dieu a nouée avec l’humanité entière. Ce «mystère» est mis en lumière dans une oraison que le prêtre prononce lors de la célébration de la « messe pour l’Église: «Seigneur Dieu, dans l’Alliance instaurée par le Christ, tu ne cesses de te former un peuple issu de toutes les nations et grandissant vers l’unité dans l’Esprit saint ; fais que ton Église fidèle à la mission que tu lui as confiée, ne cesse de progresser avec la famille humaine et soit comme le ferment et l’âme de la société qui doit être renouvelée dans le Christ et devenir la famille de Dieu».

    Contempler ainsi le mystère de l’Église appelée à ne pas rester centrée sur elle-même, sur son fonctionnement, nous invite à ne pas oublier sa mission, sa responsabilité. Elle doit être le ferment et l’âme de la société, le levain dans la pâte, le sel de la terre pour reprendre quelques images de l’Évangile.

    C’est pourquoi la vie et l’organisation de l’Église diocésaine autour de la figure de l’évêque est appelée à favoriser concrètement ce dialogue de l’Église avec le monde dans le but d’en être le ferment et l’âme. Cette mission se vit très concrètement dans le rôle essentiel des fidèles laïcs dans le monde.

    Il s’agit, en effet, de comprendre nos instances de gouvernement appelées à être, suivant les mots du Concile Vatican II, «signes et instruments» de la sanctification du Corps entier de l’Église. La sanctification se réalise dans le véritable culte que l’Église doit rendre au Seigneur qui a envoyé son Fils pour que l’Amour de Dieu soit manifesté dans notre monde tel que nous le suggère cette parole de Jésus dans l’évangile de Saint Jean: «La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent toi le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus Christ» (Jn 17, 3). La sanctification du Corps entier de l’Église ne peut être séparée de la fécondité missionnaire de l’Église.

II - Les conditions d’une fécondité d’un renouveau missionnaire

    Chacun sait qu’une organisation, aussi parfaite puisse-t-elle être, n’est pas automatiquement signe de fécondité missionnaire. Une vraie conversion pastorale est nécessaire, ainsi qu’une conversion personnelle des différents acteurs.

1 - Une conversion pastorale à la source du renouveau

    Une conversion pastorale demande que nous restions toujours préparés pour faire évoluer nos pratiques, nos structures et organisations ecclésiales. Si telle instance, telle délégation devait évoluer dans sa mission et dans son fonctionnement, nous ne devons pas craindre de concevoir une nouvelle prise en charge du service de l’évangélisation. L’évolution du contexte dans lequel nous œuvrons nous appelle souvent à faire appel à cette liberté créatrice.

    La conversion pastorale demande que se vive une vraie subsidiarité au sein de nos différentes instances diocésaines. Le lien central à l’évêque n’empêche aucunement une juste autonomie du discernement des initiatives et de leur mise en œuvre dès lors qu’elles viennent servir le bien de l’Église diocésaine.

    La conversion pastorale suppose aussi que les différents acteurs engagés dans la vie de notre Église diocésaine se connaissent, connaissent bien sûr leurs champs de compétence et connaissent également ceux des autres acteurs. Elle demande que se vivent des collaborations renouvelées vécues dans une confiance entre les différents acteurs de la vie de notre Église. Ces collaborations concernent tout autant la curie diocésaine que nos paroisses (et doyennés). De même, ces collaborations sont appelées à être mise en œuvre entre les services de la curie et les paroisses. Elles trouveront bien naturellement une réalisation concrète en fonction des chantiers missionnaires à discerner et à conduire.

    Le fruit de cette conversion pastorale sera de toujours mieux servir la communion au sein même de la vie de notre Église diocésaine. La communion «est avant tout un don du Dieu trinitaire, et, en même temps, une mission jamais terminée» dont l’agent principal est l’Esprit saint qui est présent et agissant plus fortement dans les relations qu’il nous donne de vivre. Il est présent dans la communion qu’il suscite dans ce travail commun.

    Approfondir la communion au cœur de la vie de l’Église, nous libère d’une organisation de la vie diocésaine et d’une mise en œuvre de décisions trop descendantes, trop hiérarchiques. Lorsque nous essayons de servir cette œuvre de communion, nous accueillons avec profit les fruits qui accompagnent dès aujourd’hui le Synode sur la synodalité avec ces trois mots-clés: «communion, participation, mission». Nous sommes bien tous appelés à «avancer ensemble», en communion les uns avec les autres au service de la mission. La diversité de nos responsabilités et de nos missions ne nous empêche pas de nous savoir en communion car nous sommes unis dans le même Esprit saint qui nous oriente ensemble vers Dieu pour l’annonce de l’Évangile.

2 - Une conversion pastorale qui demande aussi une conversion personnelle

    Nous pressentons bien que la conversion pastorale de nos structures ecclésiales ne fera pas tout. Il est nécessaire qu’elle puisse se réaliser grâce à notre conversion personnelle, de fidèle du Christ.

    Cette conversion demande que chacun consente à vivre en fidélité à la mission reçue de l’Église. Cette conversion nous confronte à un vrai combat spirituel : il est parfois plus facile de se laisser porter ou parfois d’être tenté de « démissionner » de ses responsabilités.

    Cette conversion demande aussi, de la part de chacun, de s’engager avec confiance dans les appels reçus par l’Église, d’oser prendre des initiatives au service de son édification. Elle demande que nous osions exercer notre liberté spirituelle lorsque les difficultés et les conditionnements sont là. C’est pour cela qu’il est essentiel d’approfondir le sens et la mission de l’Église au service de laquelle nous travaillons.

Vers quels fruits évangéliques ?

    Cette organisation nous est donnée pour que nous en voyions les fruits, que nous en appréciions les bienfaits. Ces orientations s’enracinent dans l’enseignement du concile Vatican II sur l’Église qui est une communion avec Dieu et communion entre nous. Or la communion est le fruit de la présence de l’Esprit saint qui agit dans le cœur de chacun des baptisés et qui agit aussi dans ce travail commun que nous voulons entreprendre28. Il nous sera bon de pouvoir accueillir dans le temps qui vient les fruits d’une véritable conversion pastorale en approfondissant concrètement le contenu de cette lettre.

    Mais avant tout, les fruits évangéliques appartiennent à la force et la sagesse que nous offre l’Esprit saint. Lui seul nous inspire cette conversion missionnaire qui accompagne également la vie de toute l’Église. Il nous invite à nous en remettre au «Maître de l’impossible»:

«Dieu notre Père, tu comptes sur nous tous pour réaliser ton œuvre de salut pour le monde.
Tu appelles chacun à suivre Jésus pour servir, comme lui, ton projet d’amour pour les hommes.
Par l’Esprit saint, dans la diversité des charismes et des ministères,
tu formes des disciples-missionnaires pour que beaucoup connaissent la Joie de l’Évangile.
Dans l’Église, tu nous appelles à vivre en communion fraternelle,
pour servir l’unité du genre humain et l’union des hommes en toi et avec toi.

Fais grandir, dans notre diocèse, dans nos paroisses et dans nos communautés chrétiennes,
une véritable proximité entre nous et un esprit de service et de communion.
Rends-nous plus attentifs aux besoins de nos frères et sœurs.
Apprends-nous à témoigner de notre foi, par nos paroles et par nos actes,
par nos manières d’être et de vivre.
Éclaire nos discernements pour que nos choix et nos décisions soient conformes à ta volonté.
Donne-nous la force et le courage d’assumer nos responsabilités,
pour mieux servir la maison commune que tu as confiée à tous
et pour que le monde s’ouvre à la vie que tu veux lui donner.

Par l’intercession de Notre-Dame l’Angevine et de tous les Saints de l’Anjou,
viens au secours de notre faiblesse et accueille notre prière. Amen».

En la fête des saints apôtres Pierre et Paul, le 29 juin 2023

+ Emmanuel Delmas
     évêque d’Angers


vendredi 21 juillet 2023

16 Dimanche Ordinaire

Méditation pour la semaine

💢 Bonne et mauvaise graine
    Le bien et le mal coexistent dans la vie humaine, jusqu’au sein de l’Église et dans le monde. Rien ni personne n’est parfait. Nous sommes tous dans le besoin de pardon et de rédemption. Dieu est un père de famille patient et tolérant. Dieu soigne, se préoccupe du “bon grain”, du blé, qu’il a semé initialement. Il ne va pas mettre en péril sa croissance. De même, Dieu est patient avec chacun de nous. Dieu favorise notre croissance personnelle et spirituelle, et se réjouit quand on porte beaucoup de fruits.
    Il n’est jamais facile de comprendre pourquoi Dieu n’intervient pas pour enlever les mauvaises herbes qui rendent la vie du blé si difficile. Pourtant, Dieu, dans sa sagesse, les laisse grandir ensemble. Cela nous surprend souvent de voir que, même dans notre monde sophistiqué, les gens cherchent des signes extérieurs qui supprimeraient le besoin de décisions personnelles. La vie peut sembler si compliquée que de vraies décisions semblent impossibles, de sorte qu’au lieu de regarder à l’intérieur de nous, nous cherchons des signes à l’extérieur. Mais Jésus insiste sur le fait que Dieu ne nous a donné qu’un seul signe – Jésus lui-même. Un excellent exemple de la patience et de l’amour de Dieu!

Définition: L’ivraie (vivace ou raygrass) est une plante de la famille des Graminées qui ressemble beaucoup au blé dans les premiers stades de sa croissance. Mais son grain peut être amer et, mélangé au blé, il peut causer des malaises graves, des ivresses et même des empoisonnements. Ce n’est qu’au moment de la moisson que l’on distingue le mieux les deux plantes: le blé courbe son épi lourd alors que l’ivraie garde son épi érigé bien droit. C’était l’une des plaies des cultivateurs du Moyen-Orient car les racines des deux plantes sont généralement imbriquées de façon inextricable l’une dans l’autre. Il est donc quasiment impossible de séparer le bon grain de l’ivraie.

💢 Laissez grandir avec vigilance
    Le temps des vacances est plutôt un temps de détente, pendant lequel nous essayons de décompresser, de nous reposer. Nous tentons aussi, de prendre un peu de hauteur, de lâcher prise par rapport aux activités habituelles de l’année. Et comme personne ne peut tout maîtriser, c’est plutôt le temps du laisser-faire… de se laisser faire. L’évangile du jour nous invite à laisser grandir tout ce que nous avons semé durant l’année en gestes, en paroles d’amitié, de solidarité, ou, plutôt, laisser grandir ce que Dieu a semé en nous et le laisser grandir en confiance. La semence fait son travail, avec un peu de soleil et de pluie. Soyons donc soleil à notre tour. Aidons-nous les uns les autres à laisser germer le meilleur! Jésus suggère que nous gardions un œil ouvert: soyons vigilant à l’ivraie qui peut s’insinuer aussi et faisons le tri!

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vendredi 14 juillet 2023

15 Dimanche Ordinaire

Méditation pour la semaine

💢 Une parole efficace…
    Effritement inexorable du nombre des français qui se disent catholiques; effondrement de la pratique dominicale, du nombre d’enfants catéchisés; vocations sacerdotales et religieuses qui peinent à éclore; parole de l’Église caricaturée ou rejetée. Les motifs de découragement ne manquent pas aux chrétiens de notre pays. Beaucoup sont troublés dans leur foi, un peu comme les disciples l’étaient déjà face aux lenteurs de l’avancée du Royaume de Dieu et aux échecs apparents de l’annonce de l’Évangile. Quoi qu’il en soit, la Parole de Dieu garde une efficacité inouïe. Aussi sûrement que le grain tombé dans la bonne terre porte du fruit, la Parole de Dieu fructifiera si elle trouve des cœurs disponibles et accueillants à la Bonne Nouvelle. Aujourd’hui, nous ne savons pas où va notre monde, et la tentation est grande de céder à la désespérance. L’amour de Dieu ne peut renoncer à transformer le monde: il aura le dernier mot.

💢 Ecouter, comprendre, se convertir…
    Dans l’audiovisuel, il ne suffit pas que la transmission soit bonne: il faut aussi que la réception le soit. Chaque dimanche, au rassemblement de notre communauté, la question nous est posée: la Parole faite chair, sera-t-elle accueillie dans nos cœurs? Saurons-nous convertir nos attitudes et traduire en gestes de vie ce que nous avons entendu?
    Lorsque Jésus est retourné à son Père, il avait libéré la race humaine du péché qui la tenait esclave, sa mission était accomplie. Mais de notre accueil à sa Parole et à son Esprit dépend l’extension de son œuvre de salut aux confins de la création.

💢 Semeurs d’espérance!
    Dans un langage simple, Jésus raconte l’histoire d’un semeur. À ses disciples qui ont besoin d’explication, il prend le temps de donner le sens de la parabole. Et pour ses auditeurs d’hier comme pour ceux d’aujourd’hui. On est bien en face d’un semeur surprenant: il ne choisit pas son terrain. Il répand en abondance. Il sème partout. Il sème dans les terres dévastées, calcinées par les guerres, la haine ou la misère; il sème dans les terres labourées par l’épreuve, la souffrance et la prière; il sème aussi dans les terres disponibles des enfants et des cœurs purs. Il nous dit par là que Dieu ne fait pas de différence entre les hommes. Partout où il y a l’homme, Dieu peut semer sa Parole. À l’homme de s’interroger sur le type de terrain qu’il offre. L’attitude du semeur est celle de la gratuité, de la charité et de l’espérance.

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vendredi 7 juillet 2023

14 Dimanche Ordinaire

💢 Méditation pour la semaine

Suivre le Christ et connaître Dieu…
    QUEL VIOLENT CONTRASTE entre le Dieu qui nous est révélé et l’image que le monde nous offre des princes qui nous gouvernent! Les textes de ce dimanche nous inscrivent à contre-courant de la vision habituelle du roi. Ils nous invitent à regarder autrement notre monde et à nous y comporter à l’exemple du Christ. À l’esprit de conquête et de violence, Dieu oppose la justice et la simplicité; à l’esprit de domination, Jésus oppose la douceur et l’humilité du cœur. Toutes nos volontés de domination, de pouvoir, de guerre sont les œuvres de la chair dont seul l’Esprit peut nous délivrer. Et vivre selon l’Esprit, c’est accepter de ne rien savoir, afin que Dieu guide nos intelligences et les remplisse de sa sagesse. Si nous sommes remplis de nos propres certitudes, qu’elle place reste-t-il pour Dieu.

Un Dieu doux et Humble…
    Dans la littérature comme dans les représentations habituelles, le pouvoir et la royauté sont souvent associés à l’autorité brutale des tyrans ou à la volonté permanente d’occuper l’univers médiatique qui fabrique des idoles d’un jour. Si Dieu est Roi, sa royauté est une royauté d’humilité. Humilité d’un Dieu dont le Messie-Roi est le signe. Il n’entre pas à Jérusalem en prince puissant, conquérant, avide de pouvoir; il vient en serviteur des pauvres et prince de la paix. Humilité d’un Dieu qui donne aux hommes son Esprit. Cette humilité de Dieu met sur les lèvres du Christ les mots de louange et un appel adressé à tous ceux qui ploient sous les difficultés et les souffrances de la vie. Cette humilité de Dieu nous invite à renoncer nos rêves de gloire et de puissance, pour servir humblement la paix et construire un royaume où les blessés du monde trouveront accueil et repos. Cette humilité de Dieu nous invite à renverser nos idoles pour contempler en Jésus le Messie humble et pacifique. Avec lui, entrons dans l’action de grâce au Père: il est le chemin vers Dieu, le seul qui puisse nous apprendre à dire aux hommes de ce temps les mots de Dieu, et à leur montrer son amour dans nos gestes d’hommes.

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