jeudi 9 avril 2020

Jeudi Saint

Deux célébrations solennelles marquent le jeudi qui précède le dimanche de Pâques: 
  • La messe chrismale réunit autour de l’évêque le plus grand nombre possible de prêtres du diocèse, pour la bénédiction de l’huile des malades, de l’huile des catéchumènes, et pour la consécration du saint chrême. Entre l’homélie de l’évêque et les fonctions qui viennent d’être dites, prend place la rénovation des promesses sacerdotales. 
  • La messe de la Cène du Seigneur, dans la soirée, commémore l’institution de l’Eucharistie. Elle ouvre le Triduum pascal. Après l’homélie, le célébrant procède au rite du lavement des pieds, qui reproduit le geste du Seigneur (Jn 13,3-17). A la fin de la messe, le Saint-Sacrement est porté en procession jusqu’au reposoir: il est bon que, jusqu’à nuit, les fidèles poursuivent, les uns après les autres, leur adoration, méditant les discours après la Cène, testament du Seigneur qui s’est livré pour le salut de tous.
  • Eglise d'Allonnes restera ouvert jusqu'à minuit - Jésus vous attend!

🚩 Célébrons dans nos maisons en communion avec l’Église d’Anjou!
    «Notre quotidien est bouleversé et chacun est touché par les mesures du confinement qui nous est imposé pour faire face à la crise sanitaire que notre pays traverse. C’est un appel pour nous à ouvrir plus largement les portes de notre cœur vis-à-vis des plus vulnérables d’entre nous.»
X Mgr Emmanuel Delmas, Évêque d’Angers



CÉLÉBRATION DOMESTIQUE DU JEUDI SAINT
LA CÈNE DU SEIGNEUR

 Signe de Croix

    Seigneur, nous ne pouvons pas nous retrouver avec notre communauté chrétienne pour célébrer ensemble ce Jeudi Saint. Mais depuis notre maison, nous nous unissons à notre évêque, et à nos prêtres qui célèbrent pour nous le sacrement de l’Eucharistie dans nos églises. C’est dans une salle que ton Fils rassemble ses proches, aujourd’hui, c’est en ce lieu que nous voulons nous tenir en ta présence.

Écoutons la Parole de Dieu

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (1 Co 11, 23-26)

    Frères, moi, Paul, j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis: la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit: «Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi.» Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant: «Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi.» Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne.

– Parole du Seigneur. 
     Nous rendons grâce à Dieu

PSAUME (88 (89), 20ab.21, 22.25, 27.29)

R/ Ton amour, Seigneur, sans fin je le chante !

Autrefois, tu as parlé à tes amis,
dans une vision tu leur as dit:
«J’ai trouvé David, mon serviteur,
je l’ai sacré avec mon huile sainte».

Ma main sera pour toujours avec lui,
mon bras fortifiera son courage.
Mon amour et ma fidélité sont avec lui,
mon nom accroît sa vigueur.

«Il me dira: “Tu es mon Père,
mon Dieu, mon roc et mon salut !”
Sans fin je lui garderai mon amour,
mon alliance avec lui sera fidèle.» 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 13, 1-15)

    Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit: «C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds?» Jésus lui répondit: «Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant; plus tard tu comprendras.» Pierre lui dit: «Tu ne me laveras pas les pieds; non, jamais!» Jésus lui répondit: «Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi.» Simon-Pierre lui dit: «Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête!» Jésus lui dit: «Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds: on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous.» Il savait bien qui allait le livrer; et c’est pourquoi il disait: «Vous n’êtes pas tous purs.» Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit: «Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, e vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous.»

- Gloire et louange à toi Seigneur Jésus


Communion spirituelle

    Seigneur Jésus, avant de donner ta vie sur la croix par amour pour nous, tu as voulu instituer le sacrement de l’eucharistie et le sacrement de l’ordre. Tu nous as montré et enseigné le commandement du service. Aujourd’hui nous n’avons pas pu recevoir ton Corps et ton Sang mais nous te demandons de ne pas nous priver de la grâce que donne le sacrement de l’eucharistie.

    Nous t’en supplions: garde nous unis au Corps tout entier de l’Église, garde-nous unis à ceux qui nous ont devancés dans l’Eglise du ciel, garde-nous unis au Saint Père, à notre évêque à nos prêtres qui célèbrent pour nous le sacrement de l’amour, garde-nous unis aux diacres. En communion avec tous tes enfants, nous te disons:
    Notre Père...



🚩 Aujourd’hui comme hier, Jésus souhaite demeurer avec les siens; ce soir il veut être avec nous. Ce soir, nous pouvons nous poser la question: avons-nous ce désir d’être avec lui, au moins un petit peu? Saurons-nous lui offrir ce peu de compagnie et d’affection dont notre cœur est capable? 
    Si nous regardons de près l’Evangile de Jésus, il faut bien reconnaître que c’est toujours lui qui fait l’effort d’être auprès de nous. Il fait sans cesse le premier pas vers nous. Au soir du Jeudi Saint, le dernier soir de sa vie, il réunit ses disciples. Dans un suprême élan d’amour, il continue à se lier définitivement à eux. 
    Les textes bibliques nous enseignent que Jésus se mit à table avec les Douze et il a institué l’Eucharistie. En réalité, il ne veut pas seulement être proche. Il désire être au-dedans de ses disciples. Pour nous, il devient nourriture, chair de notre chair. Ce pain et ce vin sont la nourriture que Dieu nous envoie. En la donnant, le Seigneur fait jaillir en nous des sentiments de bonté, d’affection, d’amour et de pardon. 
    C’est au nom de cet amour que Jésus va accomplir un geste très important. Il s’agenouille devant ses disciples pour leur laver les pieds. Ce geste était fréquent chez les juifs car il y avait beaucoup de poussière sur les chemins. En temps ordinaire, un serviteur se mettait à la disposition du visiteur pour accomplir cette tâche. Ce qui est nouveau dans cet évangile, c’est que Jésus lui-même se fait serviteur. Nous comprenons l’étonnement de Pierre et son refus. Mais pour être en communion d’amour avec le Christ, il doit accueillir le témoignage qu’il nous laisse. 
    Dans notre monde, on court beaucoup après les honneurs, le prestige, le pouvoir. On se débarrasse de ceux qui font obstacle ou qui gênent. L’Evangile du Jeudi saint nous invite à prendre le contre-pied de cette orientation. C’est un commandement de Dieu lui-même. Se laver les pieds les uns les autres c’est être au service des plus faibles, des malades, des personnes sans défense. C’est une nouvelle façon de vivre. 
    Voilà donc deux tables, celle du lavement des pieds et celle de l’Eucharistie. On ne peut séparer la liturgie du service fraternel. L’un et l’autre participent au même élan. Aujourd’hui, dans l’Eglise d’Occident, l’Eucharistie pose question. Nous assistons à une diminution drastique du nombre de messes dominicales et à une baisse du nombre de pratiquants réguliers. Ailleurs, la messe ne peut être célébrée que dans la clandestinité. Quand l’Eucharistie est en souffrance, les communautés chrétiennes le sont aussi. N’oublions pas ce que disait le concile Vatican II: «L’eucharistie construit l’Eglise.» 
    L’épreuve est souvent une invitation à revenir à l’essentiel. La commémoration de la dernière Cène est pour nous l’occasion de revenir à cette source. Au soir du Jeudi Saint, les apôtres n’ont pas seulement entendu un discours. Ils ont vécu un événement qui a bouleversé leur cœur. Ils ne seront plus jamais comme avant. Pour nous chrétiens, la célébration de l’Eucharistie doit être de cet ordre. C’est un événement qui transforme en profondeur celui qui se laisse laver les pieds par le Christ. 
    Jésus est le premier à enlever sa tunique pour revêtir l’habit du serviteur. Nous aussi, nous devons nous débarrasser de notre orgueil qui nous empêche de rejoindre le Christ en toute vérité. Demandons au Seigneur de nous placer dans cet esprit d’amour et de service afin de transformer le monde autour de nous. Ayons toujours présente en nos cœur cette parole de l’Evangile: «Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout».


🎯 Pour vivre mieux ces jours très saints nous vous proposons  de suivre les célébration depuis la cathédrale Saint-Maurice d'Angers (cliquer le lien actif).


🎯 À quelques jours du premier anniversaire de l’incendie de Notre-Dame et alors que la France est confinée, Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, a décidé d’envoyer un signal fort, symbolique et plein d’espérance: pour le Vendredi Saint, le 10 avril, il a annoncé qu’un temps de méditation et de prière autour de la couronne d’épines allait avoir lieu à huis clos dans la cathédrale, de 11h30 à 12h30. Ce temps sera diffusé en direct sur BFM TV et KTO.