vendredi 2 octobre 2020

27 Dimanche Ordinaire

🔆 Visite cette vigne! 
    Le poème d’Isaïe pour la vigne de son ami sonne comme une histoire d’amour, mais il s’inverse soudain en un douloureux réquisitoire. Amer et déçu, le divin vigneron prend le peuple à témoin du différend qui l’oppose à son épouse: il attendait de beaux raisins, et la vigne n’a donné que des grappes sauvages. La parabole de Matthieu cite Isaïe pour évoquer, elle aussi, une vigne et son propriétaire. Jésus reproche aux métayers de la parabole d’avoir confisqué le fruit de la vigne à leur profit exclusif. Cet avertissement concerne d’abord les conditions d’accès au Royaume. Il peut se rapporter aussi à notre responsabilité à l’égard de la création tout entière, qui est comme le vignoble de l’humanité. La tentation est grande, pour les pays nantis, d’accaparer les richesses de la terre au détriment des plus pauvres. 
🔆 Pour qui travaillons-nous à la vigne? 
    La vigne n’est pas une plante ordinaire, car son fruit permet à l’homme de dépasser la simple nécessité de boire: le raisin procure le vin de la fête et de joie. L’allégorie de la vigne évoque donc la générosité et la bienveillance du Créateur, mais sa culture est très exigeante. En bon vigneron, Dieu a offert à Israël, qui est sa vigne bien-aimée, les conditions les plus favorables pour sa croissance (première lecture). Hélas, comme les fruits sont décevants! Quels fruits demandait Dieu? Non des sacrifices ou de riches sanctuaires, comme les divinités païennes. Dieu attendait de son peuple qu’il pratique la justice et la fraternité. Mais Israël ne se distingue guère de ses voisins: les pauvres souffrent, les faibles sont opprimés. 
    Dans l’évangile, Jésus prolonge l’allégorie de la vigne de manière différente: cette fois la vigne est féconde, mais ce sont les vignerons qui accaparent son fruit. Ils méconnaissent les droits du propriétaire, c’est-à-dire Dieu, qui leur a accordé toute sa confiance. La vigne doit produire son fruit, et ce fruit est pour tous. 
🔆 J’attendais de beaux de raisins... 
    Les hommes imaginent Dieu ayant abandonné sa création au tourbillon de l’espace. Quelle erreur! En bon cultivateur, Dieu aime son domaine. En vrai, vigneron, il y apporte tous ses soins. Comment souffrirait-il que sa vigne s’encombre d’herbe folle et dégénère? Comment supporterait-il d’être chassé de son enclos, lui et ses ouvriers? Lui prendre sa vigne, c’est lui arracher le cœur; c’est le drame de Dieu en Jésus Christ, drame d’hier et d’aujourd’hui. 
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