mercredi 7 octobre 2020

7 Octobre - La Vierge du Rosaire

    Aujourd’hui, alors que ce qu’on appelle «le mois du Rosaire» est bien entamé, nous fêtons la Vierge sous le patronage du Rosaire. 
    Cette fête, propre à l’Église d’Occident, fut instituée par saint Pie V pour commémorer la victoire de Lépante qui repousse l’invasion turque (7 octobre 1571). Elle est alors «Notre-Dame de la Victoire». Vingt-et-un ans plus tard, le pape Grégoire XIII lui donne son nom actuel. Le pape Clément XI l’étend à l’Église catholique toute entière en raison de la victoire remportée sur les turcs le 5 août 1716.

    Quelle meilleure façon d’honorer notre Mère que de prier le Rosaire? Elle-même est apparue si souvent avec le rosaire à la main! Elle l’aime! Pourquoi? La raison est la suivante: bien qu’il puisse sembler que la prière du Rosaire soit une manifestation de piété mariale (effectivement c’en est une!), son fondement est toutefois christologique, c’est Jésus Lui-même. Dit clairement: le protagoniste du Saint Rosaire est Jésus-Christ, le Fils de Dieu né de la Très Sainte Marie. 
    En effet, les divers mystères du Rosaire – joyeux, lumineux, douloureux et glorieux – sont comme des «photos» de moments emblématiques de la vie de Jésus vus avec le regard de Marie. Par exemple: aujourd’hui nous contemplons l’Annonciation de l’archange Saint Gabriel à la Vierge Marie (Evangile de la fête). Le dialogue entre le messager divin et Marie est très important; son «oui» ("qu’il me soit fait selon ta parole" Lc 1,38) est encore plus important. Mais ici ce qui est le plus décisif c’est l’Incarnation du Fils de Dieu. Le protagoniste est Jésus-Christ: Marie agit comme un instrument (juste avec le «oui», elle prête son ventre). 
    Si nous progressons avec le second mystère joyeux, la Visitation de Marie à sa cousine Elisabeth, il peut sembler encore une fois que le personnage principal de la scène est Sainte Marie, avec Elisabeth comme co-protagoniste. Cependant il n’en est pas ainsi: le personnage principal – comme toujours – est Jésus (avec à peine quelques jours d’existence humaine) et le co-protagoniste est Jean Baptiste (lui aussi dans le ventre de sa mère, mais depuis six mois déjà). Toutes les deux sont des instruments pour le premier acte prophétique du Nouveau Testament: Jean désigne le Messie déjà présent dans ce monde. 
    Et c’est ainsi que se déroule la prière de toute cette dévotion: les mystères sont des mystères du Christ. Le bienheureux pape Paul VI a dit, à raison, du Rosaire que c’était «un résumé de l’Evangile». De plus, l’Ave Maria" – répété autour de chacun de ces mystères – contient en son propre cœur le nom de Jésus. Marie est bénie entre toutes les femmes car Jésus, le fruit de ses entrailles, est béni.