💢 Un Dieu compatissant, un homme reconnaissant.
LA LÈPRE, dont on ne pouvait généralement pas guérir, «était, dans l’Antiquité, la figure même du malheur, car elle frappait un homme non seulement dans son corps, qu’elle rendait hideux et douloureux, mais dans ses relations sociales, le lépreux étant la plupart du temps mis au ban de la société, – le cas du général Syrien Naaman apparaît comme une exception (première lecture). C’est à ce malheur humain que le Dieu d’Israël, en la personne de son prophète, puis en la personne de son Fils, vient rencontrer pour le faire reculer. En Jésus, il a poussé la compassion jusqu’à devenir, par sa passion, aussi hideux qu’un lépreux dont on se détourne.
Quelle humilité n’a-t-il pas fallu à ce général syrien pour aller trouver Élisée, alors que Syriens et Hébreux étaient en guerre et que la cure de guérison prescrite par le prophète – se plonger sept fois de suite dans le Jourdain – lui paraissait manquer de sérieux! Dépouillant son orgueil, piétinant ses préjugés, il s’exécuta pourtant et fut guéri. Reconnaissant alors la puissance du Dieu d’Israël qui éclipse tous les Dieux qu’il a honorés jusqu’à présent. Naaman emporte de la terre de Palestine pour construire en son pays un autel au Seigneur. La foi exige dépouillement continuel de soi et de son orgueil.
💢 Rendre gloire à Dieu.
Quand un enfant reçoit un cadeau, les parents lui apprennent à dire merci. Les récits de la guérison des dix lépreux (évangile) et du général syrien (première lecture) ont-ils pour but de donner une leçon de politesse? Il y a de cela. Car être guéri de ce mal absolu qu’était la lèpre aux yeux des anciens méritait bien un déplacement de la part des bénéficiaires du miracle qui auraient dû venir remercier leur bienfaiteur. D’ailleurs, c’est ce que fait le général étranger, et aussi l’unique Samaritain du groupe des dix. Les neuf autres, des autochtones, sont moins polis! Pourtant au-delà de la politesse élémentaire, il y a une leçon plus profonde. Quand le Samaritain vient remercier Jésus, celui-ci réoriente cette marque de gratitude vers Dieu son Père. Quand il guérit les lépreux, Jésus voudrait que non seulement ils retrouvent la santé du corps, mais aussi qu’ils découvrent la foi qui sauve l’homme dans tout son être. Et une caractéristique essentielle de la foi, c’est de vivre dans l’action de grâce à l’égard de Dieu qui nous sauve.
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