La voix de la Croix…
Quelle disproportion, entre les aspirations humaines et la lumière de la révélation divine! Pierre, que Jésus vient de féliciter pour s’être laissé éclairer par le Père, se fait maintenant vivement rabrouer: « Passe derrière moi, Satan! » En refusant l’annonce d’un Messie souffrant, Pierre est assimilé au tentateur qui chercher à détourner les hommes de la mission que Dieu leur confie. Jésus adresse des paroles radicales à ceux qui veulent être ses disciples: « Celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera. » Jésus choisit l’amour du Père qui « vaut mieux que la vie ». Ce choix a valeur d’enseignement. Nul ne peut se prétendre disciple du Christ s’il ne se dispose pas à renoncer à sa propre vie et se prépare à supporter les souffrances liées à ce renoncement: perdre sa vie à cause du Christ, ce n’est pas courir après le succès et la gloire de ce monde, c’est apprendre à « tout donner et se donner à Dieu ».
Suivre le Christ sur le chemin de la croix…
JÉSUS EST LE MESSIE: il réalise la figure du nouveau roi que le peuple d’Israël attendait. Or c’est ici que peut surgir un malentendu. Ce nouveau roi, en effet, n’est pas un dominateur triomphant, mais le serviteur souffrant - annonce Isaïe, et un prophète méprisé comme Jérémie. Une telle figure du messie est aux antipodes des conceptions humaines de la réussite. Pierre lui-même, vient de proclamer sa foi en Jésus. Jésus heurte de front cette mentalité quand il annonce ses souffrances et sa mort. Cette réaction des hommes au salut par la croix méconnaît la volonté de Dieu. La souffrance serait-elle nécessaire au salut? La souffrance, en soi, est toujours un mal, dont nous serons délivrés au ciel où Dieu essuiera toute larme de nos yeux. Ce qui est un bien, ce n’est pas la souffrance, c’est le fait de marcher à la suite du Christ souffrant par amour des hommes. La condition humaine est, depuis les origines, marquée par la souffrance, de la naissance à la mort, et le Fils de Dieu est venu partager cette condition douloureuse.
Le dur combat de la foi…
Notre vie est une lutte continuelle: lumière et ténèbres, bien et mal, vérité mensonge, vie et mort, se livrent un combat dramatique. La croix étend son ombre sur le destin du croyant: mais, accepté avec amour, elle devient lumière et libération. Jérémie a connu ce combat, et combien il lui était dur de l’accepter. Jésus l’a vécu jusqu’à l’agonie, sachant bien que la croix, une épreuve et un scandale, n’est pas un échec mais une preuve d’amour, selon la volonté de Dieu. Sommes-nous décidés à le suivre jusque là?
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