Veux tu comprendre la grandeur de Dieu ?
Essaie d’abord de saisir son humilité
Saint Augustin exhorte ses contemporains à se mettre à l’école du Verbe et à apprendre l’humilité.
Voulez-vous parvenir intérieurement jusqu’au Seigneur notre Dieu ? Alors, purifiez-vous intérieurement, que votre coeur soit pur. Purifiez cet œil intérieur par lequel vous pouvez atteindre tout ce qui est. Purifiez l'œil de votre cœur, car, dit le Seigneur : Heureux les coeurs purs, ils verront Dieu (Mt 5,8). Notre œil intérieur affaibli, émoussé par nos péchés, désire pourtant voir, mais nous vivons le temps de l’espérance et non de la réalité accomplie. Le disciple bien-aimé qui se pencha sur la poitrine de Jésus pour y puiser les secrets mêmes de son cœur nous dit : Mes biens-aimés, dès à présent nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous savons que, lorsqu’il paraîtra, nous lui serons semblables, puisque nous le verrons tel qu’il est (1 Jn 3,2). Voilà ce qui nous a été promis.
Que dit Jésus à ceux qui sont trop affaiblis pour, une fois recouvrée la vue, atteindre un tant soit peu le Verbe par qui tout a été fait ? Venez à moi,vous tous qui peinez sous le poids du fardeau et moi je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur (Mt 11, 28-29). Quelle leçon nous donne par là le Fils de Dieu, le maître, la Sagesse de Dieu par qui tout ce qui existe a été fait ? C’est vraiment peu de chose, ce qu’il demande. Nous visons des choses extraordinaires : attachons-nous à ce qui est petit et nous parviendrons à ce qui est grand. Veux-tu comprendre la grandeur de Dieu ? Essaie d’abord de saisir son humilité. Ose te faire humble, dans ton propre intérêt, puisque Dieu, pour toi, oui, pour toi, a voulu se faire humble. Reconnais ton infirmité, attends avec patience aux pieds de ton médecin ! Lorsque tu seras devenu humble comme lui, tu te relèveras avec lui. (Sermons 117, 15-17)