jeudi 30 avril 2020

Saint Joseph travailleur

    Aujourd’hui, en ce premier mai, nous célébrons Saint Joseph travailleur et nous entrons dans le mois traditionnellement consacré à la Vierge Marie. (....), je voudrais donc m’arrêter sur ces deux figures si importantes dans la vie de Jésus, dans celle de l’Église et dans la nôtre (…).
    Dans son Évangile, à un des moments où Jésus retourne dans son pays, à Nazareth, et où il parle dans la synagogue, saint Matthieu souligne l’étonnement de ses compatriotes devant sa sagesse, et la question qu’ils se posent: «Celui-là n’est-il pas le fils du charpentier?» Jésus entre dans notre histoire, il vient au milieu de nous, il naît de la Vierge Marie par l’opération de Dieu, mais avec la présence de saint Joseph, son père légal qui veille sur lui et lui enseigne même son travail. Jésus naît et vit dans une famille, dans la Sainte Famille, apprenant de saint Joseph le métier de charpentier, dans l’atelier de Nazareth, partageant avec lui l’effort, la fatigue, la satisfaction et même les difficultés quotidiennes.
    Ceci nous rappelle la dignité et l’importance du travail. Le livre de la Genèse raconte que Dieu a créé l’homme et la femme en leur confiant la tâche de remplir la terre et de la soumettre, ce qui ne signifie pas l’exploiter, mais la cultiver et la préserver, en prendre soin par leur propre labeur. Le travail fait partie du plan d’amour de Dieu ; nous sommes appelés à cultiver et à préserver tous les biens de la création et c’est ainsi que nous participons à l’oeuvre de la création! Le travail est un élément fondamental pour la dignité d’une personne.
    Pour le dire de manière imagée, le travail nous «oint» de dignité, nous remplit de dignité; il nous rend semblables à Dieu qui a travaillé, et qui travaille, qui est toujours à l’oeuvre; il donne la capacité de pourvoir à ses propres besoins, à ceux de sa famille, de contribuer à la croissance de sa nation. Et je pense ici aux difficultés que rencontre, dans un certain nombre de pays, le monde du travail et de l’entreprise ; je pense à tous ceux, et ce ne sont pas seulement les jeunes, qui sont au chômage, très souvent à cause d’une conception économiste de la société qui recherche un profit égoïste, sans tenir compte des paramètres de la justice sociale.
    Je désire adresser à tous une invitation à la solidarité, et aux responsables de la «chose publique» un encouragement à ne rien épargner pour donner un nouvel élan à l’emploi; cela signifie se préoccuper de la dignité de la personne ; mais surtout, je voudrais vous dire de ne pas perdre espoir ; saint Joseph aussi a connu des moments difficiles, mais il n’a pas perdu confiance et il a su les surmonter, certain que Dieu ne nous abandonne pas.
    Et je voudrais aussi m’adresser en particulier à vous, les jeunes, les garçons et les filles: engagez-vous dans votre devoir quotidien, à vos études, dans votre travail, dans vos relations amicales, dans le souci des autres ; votre avenir dépend aussi de la manière dont vous savez vivre ces années précieuses de votre vie. N’ayez pas peur de l’engagement, du sacrifice et regardez sans peur vers l’avenir ; entretenez l’espérance ; il y a toujours une lumière à l’horizon.
    J’ajoute un mot sur une autre situation particulière de travail qui me préoccupe: je veux parler de ce que nous pourrions appeler le «travail d’esclave», le travail qui rend esclave. Tant de personnes, dans le monde, sont victimes de cette forme d’esclavage, où c’est la personne qui sert le travail, alors que ce devrait être le travail qui offre un service aux personnes, leur permettant de garder leur dignité. Je demande à tous les frères et sœurs dans la foi, et à tous les hommes et femmes de bonne volonté de faire un choix décisif contre la traite des personnes, qui englobe aussi le «travail d’esclave». (…)
    Chers frères et sœurs, en ce mois de mai, demandons à saint Joseph et à la Vierge Marie de nous enseigner à être fidèles à nos engagements quotidiens, à vivre notre foi dans nos activités de chaque jour.
Pape François (catéchèse)