vendredi 19 juin 2020

12 Dimanche Ordinaire

 Ne craignez pas
    A première vue, nous pourrions penser que la première lecture et l’évangile de ce dimanche ne «Ne craignez pas», sinon comme une invitation à la confiance totale, au moment des épreuves de nos vies que sont la souffrance, la maladie, la mort?
nous concernant guère. Dans nos sociétés, nous sommes peu persécutés pour notre foi. N’oublions pourtant pas ces millions de chrétiens qui, dans d’autres régions du monde, doivent sans cesse lutter pour leur foi, et paient souvent de leur vie leur attachement au Christ. Alors comment recevoir les paroles de Jésus:
    Nous savons, depuis la mort et la résurrection du Christ, que nous ne sommes pas seuls dans l’épreuve: Dieu nous y accompagne. Ne pas craindre, c’est donc poser un acte de foi et de confiance en Dieu vainqueur du mal et de la mort. Notre confiance en Lui, à l’image du Christ en croix, se manifeste alors dans tous les événements de nos vies, particulièrement dans les événements douloureux.
    En s’en remettant avec confiance au Seigneur, Jérémie sort de la peur pour entrer dans la foi (première lecture). Voilà la démarche à laquelle nous sommes conviés, à la suite de Jésus. Démarche difficile qui exige de croire en l’amour infini de Dieu, seul capable de vaincre la peur puisque le Christ a vaincu la mort.
 La force que Dieu donne
    La vie d’un prophète n’est pas un long fleuve tranquille. Jérémie en fait l’amère expérience, alors qu’il reçoit l’inconfortable mission d’annoncer la ruine du royaume de Juda, menacé par le puissant empire babylonien (première lecture). Bien sûr, ni le peuple ni les dirigeants ne veulent écouter ce sinistre défaitiste. Jérémie se sent très seul pour affronter l’hostilité, mais il fait aussi l’expérience que Dieu est son appui et son secours. «Le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable»
    De même, dans l’Evangile, Jésus invite ses disciples à la confiance. Certes, ils seront, comme leur maître, en butte à des difficultés, voire à la persécution, mais le Père veille sur eux, comme il prend soin des oiseaux du ciel. «Soyez donc sans crainte: vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux».
    Le Fils se montre solidaire de ses disciples, comme il l’est de toute l’humanité. Depuis le premier homme, le monde est le champ de bataille du péché et de la mort, qui en est la conséquence (deuxième lecture). Il fallait donc un homme pour répandre la grâce de Dieu.
    Nous en rendons grâce en participant à l’Eucharistie, où nous recevons la force et la paix qui viennent de Dieu pour avoir part à la victoire du Christ notre Seigneur.

🔆 Pour ceux qui n'osent pas encore sortir de leurs maisons, qui se sont fragiles... nous proposons la Célébration de la Parole de Dieu chez vous:

Tous sont assis. Le Conducteur de la célébration prend la parole:
Frères et sœurs,
aujourd'hui, en ce 12 dimanche Ordinaire,
des circonstances exceptionnelles nous empêchent de participer
à l’Eucharistie dans notre église.
Néanmoins, nous savons bien que lorsque nous nous réunissons au nom de Jésus
il est présent au milieu de nous.
Et nous nous souvenons que lorsqu’on lit l’Écriture en Église,
c’est le Verbe de Dieu lui-même qui nous parle.
Sa parole est alors nourriture pour notre vie.
C’est pourquoi nous allons ensemble, en communion avec toute l’Église,
nous mettre à l’écoute de cette Parole.

Au cours de cette célébration,
nous implorons la Miséricorde de Dieu pour que cesse l’épidémie qui menace le monde et notre pays,
pour les personnes malades et celles qui sont décédées,
pour leurs amis et leurs familles,
et pour tous ceux qui œuvrent au service des autres en luttant contre ce fléau.

Maintenant, nous nous préparons à ouvrir nos cœurs, en faisant silence.

Après un vrai temps de silence, tous lèvent et se signent en disant:
Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen.

Le Conducteur poursuit:
Pour nous préparer à accueillir la parole de Dieu et pour qu’elle nous transforme, nous nous reconnaissons pécheurs.

On dit ensuite le rite pénitentiel. Par exemple:
Seigneur, prends pitié.
     Seigneur, prends pitié.
Ô Christ, prends pitié
     Ô Christ, prends pitié
Seigneur, prends pitié.
     Seigneur, prends pitié.

Que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde; qu’il nous pardonne nos péchés et nous conduira à la vie éternelle. Amen.

Le Conducteur dit l’oraison:
     Prions...
    Fais-nous vivre à tout moment, Seigneur, dans l'amour et le respect de ton saint nom, toi qui ne cesses jamais de guider ceux que tu enracines solidement dans ton amour. Toi qui vis et règne avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles de siècles. Amen.

Celui qui est chargé de faire la première lecture reste debout pendant que les autres s’assoient.

Lecture du livre du prophète Jérémie (Jr 20, 10-13)
    Moi Jérémie, j’entends les calomnies de la foule: «Dénoncez-le! Allons le dénoncer, celui-là, l’Épouvante-de-tous-côtés.» Tous mes amis guettent mes faux pas, ils disent: «Peut-être se laissera-t-il séduire... Nous réussirons, et nous prendrons sur lui notre revanche!»
    Mais le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable: mes persécuteurs trébucheront, ils ne réussiront pas. Leur défaite les couvrira de honte, d’une confusion éternelle, inoubliable. 
    Seigneur de l’univers, toi qui scrutes l’homme juste, toi qui vois les reins et les cœurs, fais-moi voir la revanche que tu leur infligeras, car c'est à toi que j’ai remis ma cause.
    Chantez le Seigneur, louez le Seigneur: il a délivré le malheureux de la main des méchants.

- Parole du Seigneur.
    Nous rendons grâce à Dieu.

Celui qui fait la lecture du psaume se met debout, les autres restent assis.

PSAUME (Ps 68, 8-10, 14.17, 33-35)

R/ Dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi.
C’est pour toi que j’endure l’insulte,
que la honte me couvre le visage:
je suis un étranger pour mes frères,
un inconnu pour les fils de ma mère.
L’amour de ta maison m’a perdu;
on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi.

Et moi, je te prie, Seigneur:
c’est l’heure de ta grâce;
dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi,
par ta vérité sauve-moi.
Réponds-moi, Seigneur,
car il est bon, ton amour;
dans ta grande tendresse, regarde-moi.

Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête :
«Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu!»
Car le Seigneur écoute les humbles,
il n’oublie pas les siens emprisonnés.
Que le ciel et la terre le célèbrent,
les mers et tout leur peuplement!

Celui qui est chargé de faire la deuxième lecture se met debout pendant que les autres restent assis.

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Romains (Rm 5, 12-15)
    Frères, nous savons que par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et que par le péché est venue la mort; et ainsi, la mort est passée en tous les hommes, étant donné que tous ont péché.
    Avant la loi de Moïse, le péché était déjà dans le monde, mais le péché ne peut être imputé à personne tant qu’il n’y a pas de loi. Pourtant, depuis Adam jusqu’à Moïse, la mort a établi son règne, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam. Or, Adam préfigure celui qui devait venir.
    Mais il n'en va pas du don gratuit comme de la faute. En effet, si la mort a frappé la multitude par la faute d’un seul, combien plus la grâce de Dieu s’est-elle répandue en abondance sur la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus Christ.

- Parole du Seigneur.
    Nous rendons grâce à Dieu.

Tous se lèvent au moment où l’on dit ou chante l’acclamation de l’Évangile.
Alleluja, Alleluja.
     L’Esprit de vérité rendra témoignage en ma faveur, dit le Seigneur.
     Et vous aussi, vous allez rendre témoignage.
Alleluja, Alleluja.

L’Évangile, cependant, n’est pas proclamé, mais simplement lu. Celui qui en fait la lecture se contente de dire, avec sobriété:

Évangile de Jésus Christ selon saint Mathieu (Mt 10, 26-33)
    En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres: «Ne craignez pas les hommes; rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est caché qui ne sera connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en pleine lumière; ce que vous entendez au creux de l’oreille, proclamez-le sur les toits. 
    Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps. 
    Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou? Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez donc sans crainte: vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux. Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. 
    Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux.»

– Acclamons la Parole de Dieu.
    Louange à toi Seigneur Jésus

On garde le silence pour la méditation personnelle et silencieuse.
Puis tous professent la foi de l’Eglise en disant le symbole des apôtres.
Tous restent debout et on peut présenter les intentions de la prière universelle.
Ne craignez pas...
    La peur vient de la fin d’une certitude, celle de l’invulnérabilité. La peur est une maladie contagieuse. Seuls la transmettent ceux qui en sont atteints. Aujourd’hui si nous regardons sincèrement en nous-mêmes, il y a une forte probabilité que nous y rencontrions la peur. Il nous arrive à tous de faire face à certaines craintes dans notre existence: peur de perdre un emploi qui nous plaît, peur de la maladie, peur un jour de nous retrouver seuls, peur de laisser un message sur un répondeur, de vieillir, de parler à des inconnus, d’avoir l’air médiocre, de prendre des décisions, peur de la mort. Pourquoi les êtres humains ont-ils peur de mourir? Peut-être parce que nous ne vivons pas vraiment. Notre civilisation ne nous aide pas à oser être et exprimer ce que nous sommes réellement. La prolifération des modèles souvent éphémères et superficiels contribue à la confusion générale.
    Voici la question qui tue, comme disent les ados: «quels risques avez-vous pris dans votre vie?» Si vous ne répondez aucun, vous avez probablement de quoi vous lamenter. Comment se réjouir en effet d’un parcours où ne nous sommes jamais exposés, mesurés aux difficultés, à l’inconnu? Plus notre monde est sécurisé, confortable, plus nous sommes craintifs. Pourtant, c’est en nous risquant à de nouveaux comportements, en osant l’inhabituel, que nous progressons. Jésus, dans l’Evangile d’aujourd’hui, nous rappelle que nous – ses disciples – serons ridiculisés.
    Dans certains pays, certains d’entre nous seront emprisonnés et même condamnés à mort pour avoir proclamé notre foi en public. Jésus nous invite à ne pas avoir peur: «Ne craignez pas… soyez sans crainte!». Il nous invite à ne pas renier notre foi en lui, mais à la professer avec fierté et courage. Ne mélangeons pas la religion avec la politique et la liberté d’expression, mais ne craignons pas de proclamer le message de justice et d’amour présent dans l’Évangile.
    Nous devons voir les risques comme des étapes à franchir. Ils impliquent des actions absolument nécessaires si nous voulons enfin nous positionner dans la famille, dans la société, dans le monde. Nous devons renoncer, abandonner nos sécurités matérielles pour vivre un amour intense. Parfois, pour faire avancer nos projets, nous devons prendre le risque de déplaire. Nous devons cesser de nous poser parfois en victime, pour se sentir à nouveau pleinement responsables de nos vies.
    La peur paralyse beaucoup, mais Jésus veut transformer cette peur en audace. Il nous redit à chacun comme il disait aux apôtres: «C’est moi, n’ayez pas peur».
    Nous ne pouvons être sans crainte qu’en se soutenant les uns les autres, c’est-à-dire en étant solidaires. Sans crainte, parce que respectueux des diversités et des différences. Sans crainte, parce que fraternels. La peur est sans objet si nous faisons confiance à Dieu, si nous œuvrons dès maintenant pour établir un monde juste et équitable, un monde qui vit dans une résurrection permanente.
Dieu avait besoin d’un père pour son peuple.
Il choisit un vieillard…
Alors Abraham se leva!
Il avait besoin d’un porte-parole.
Il choisit un timide qui bégayait…
Alors Moïse se leva!
Il avait besoin d’un chef pour construire son peuple.
Il choisit le petit, le faible…
Alors David se leva!
Il avait besoin d’un roc pour poser l’édifice.
Il choisit un renégat…
Alors Pierre se leva!
Il avait besoin d’un visage pour dire aux hommes son amour.
Il choisit une prostituée…
Ce fut Marie de Magdala!
Il avait besoin d’un témoin pour crier son message.
Il choisit un persécuteur…
Ce fut Paul de Tarse!
Il avait besoin de quelqu’un pour que son peuple se rassemble
et qu’il aille vers les autres.
Il t’a choisi…
Même si tu trembles, pourrais-tu ne pas te lever?

Prière universelle
    Jésus nous le répète aujourd’hui: «Soyez sans crainte». Demandons-lui de redire cette consolation aux hommes, aux femmes, aux enfants qui sont inquiets et meurtris pas les blessures de la vie.


Refrain: Seigneur, entends la prière qui monte de nos cœurs.

  • L’Eglise connaît l’inquiétude face aux questions d’aujourd’hui et à la baisse de la pratique religieuse. Redis à tes fidèles, Seigneur, la grâce de ton Esprit, nous t’en prions… R
  • Nos sociétés connaissent l’insécurité et la peur. Pour que les responsables publics osent des initiatives d’ouverture et de partage, montre-leur, Seigneur, des chemins de paix, nous t’en prions… R
  • Pour beaucoup, Dieu est lointain, absent, silencieux, sourd à nos souffrances. Toi qui nous révèles que chacun est précieux pour Dieu, redis ta tendresse, Seigneur, à ceux qui se sentent seuls, nous t’en prions… R
  • Pour nos communautés inquiètes de leur avenir et pour les jeunes et les foyers qui ont peur du lendemain, pour que l’habitude et la routine ne gagnent pas nos cœurs et nos vies donne à tes fidèles, de reconnaître et d’annoncer tes merveilles, ravive en nos cœurs, Seigneur, l’appelle de notre baptême, nous t’en prions… R
À la fin, le Conducteur, introduit à la prière dominicale:
Unis dans l’Esprit et dans la communion de l’Église, nous osons prier comme le Seigneur Jésus lui- même nous l’a enseigné:
On dit ou on chante le Notre Père:
Notre Père…
Et on enchaîne immédiatement:
Car c’est à toi…

Puis le Conducteur invite au partage de la paix:
Nous venons d’unir notre voix à celle du Seigneur Jésus pour prier le Père.
Nous sommes fils dans le Fils.
Dans la charité qui nous unit les uns aux autres, renouvelés par la parole de Dieu,
nous pouvons échanger un geste de paix,
signe de la communion que nous recevons du Seigneur.

Tous échangent alors une salutation de paix à distance, par exemple en s’inclinant profondément les uns vers les autres tour à tour ; ou bien, en famille, en s’envoyant un baiser avec deux doigts sur les lèvres.
On s’assied.
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Communion spirituelle
Le Conducteur dit:
Quand nous ne pouvons pas recevoir la communion sacramentelle à la Messe,
le pape saint Jean-Paul II nous invite à pratiquer la communion spirituelle,
appelée aussi “communion de désir”.
Le Concile de Trente nous rappelle que celle-ci
“consiste dans un ardent désir de se nourrir du Pain céleste,
avec une foi vive qui agit par la charité
et qui nous rend participants des fruits et des grâces du Sacrement”.
La valeur de notre communion spirituelle
repose donc sur notre foi en la présence du Christ dans l’eucharistie
comme source de vie, d’amour et d’unité,
et sur notre désir d’y communier.
Dans cet esprit, je vous invite maintenant à vous asseoir,
à incliner votre tête, à fermer les yeux et à vous recueillir.
Silence
Au plus profond de notre cœur,
laissons monter en nous le désir ardent de nous unir à Jésus,
dans la communion sacramentelle,
et de faire vivre ensuite son amour dans nos vies,
en aimant les autres comme il nous a aimés.

On reste en silence pendant quelques minutes pour un cœur à cœur avec Jésus.
On chante un cantique d’action de grâce. On se met debout.
Le Conducteur dit, au nom de tous, la formule de bénédiction:

Par l’intercession de sainte Thérèse - patronne de notre paroisse, de tous les saints et saintes de Dieu, que le Dieu de la persévérance et du courage nous donne de manifester par toute notre vie l’Esprit d’amour du Christ Jésus.
Ainsi, d’un même cœur et d’une même voix, nous rendrons gloire à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, pour les siècles des siècles! Amen.

On peut clore la célébration en chantant une antienne ou un cantique à la bienheureuse vierge Marie.
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