vendredi 16 octobre 2020

29 Dimanche Ordinaire

🔆 Rendre à Dieu ce qui revient à Dieu
    Politique et religion: le débat est vieux comme le monde des hommes. Voici, à plus de cinq siècles d’intervalle, deux éclairages significatifs. Dans la première lecture, un prophète contemporain de l’exil affirme que des chefs politiques peuvent devenir, à leur insu, des instruments providentiels entre les mains de Dieu unique. Dans l’évangile de Matthieu, Jésus renvoie dos à dos les pharisiens et les hérodiens qui lui demandent s’il est permis, oui ou non, de payer l’impôt à César. La réponse de Jésus signifie en réalité: «Cessez de faire de la Palestine une affaire politico-religieuse!» Le citoyen pourrait alors verser le tribut à l’empereur sans vendre son âme. Nous n’avons pas à choisir entre politique et religion; nous devons éviter de les mêler. 
    Jésus nous appelle donc à vivre notre vie, y compris notre vie politique, dans la fidélité aux inspirations et à l’esprit de l’évangile. Oui. 

🔆 Dieu et César
    Dans notre société déchristianisée, on continue pourtant à entendre cette phrase lancée autrefois par le Christ avec tant d’autorité aux pharisiens qui cherchaient à le prendre en défaut: «Rendez à César ce qui est à César…» (évangile). Il est vrai que la seconde partie de la phrase reste souvent non dite: trop évidente peut-être, à moins qu’au contraire le nom de Dieu ne soit devenu trop difficile à prononcer sous nos latitudes. Quoi qu’il en soit, Jésus se présente ici avec force comme celui qui fait la part entre Dieu et César, entre le spirituel et le temporel, sans confusion ni antagonisme, posant là le principe et le fondement de la laïcité sur laquelle vivent nos sociétés démocratiques. Mais comment faire confiance à «César» pour gérer les forces de vie et de mort à l’œuvre dans nos sociétés humaines, et assurer les fondations de la justice? Où trouver le pouvoir de Dieu sur cette terre de misère et de guerre?

🔆 Donner sa vie pour le monde 
    Unie à Jésus Eucharistie, la communauté chrétienne peut et doit faire ce que Jésus a fait: donner sa vie pour le monde. Grâce à l’eucharistie, la vie de l’Église, devient la vie de Jésus, une vie capable de donner l’amour, de donner la vie de Dieu aux autres, capable de sauver, puisque c’est la vie même de Jésus qui se communique à la communauté et à chacun de ses membres. 
Chiara LUBICH
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