Juste et bon…
En ces temps de revendications sociales tous azimuts, cet évangile a de quoi mettre le feu aux poudres. La parabole des ouvriers de la onzième heure pourrait faire «bondir» plus d’un chef d’entreprise. Voici, en effet, une bien curieuse «gestion des ressources humaines»! Quel est donc ce «patron» qui prétend payer autant ceux qui ont été embauchés à la fin de la journée de travail que ceux qui triment depuis l’aube? Voilà de bien curieux conseils financiers qui risquent de mener tout droit au «dépôt de bilan»!
COMME TOUTE PARABOLE, celle de ce dimanche a pour but de nous faire prendre position. À nous de choisir! Soit de camper sur nos positions qui, spontanément, rejoignent souvent celle des ouvriers de la première heure, soit de nous ouvrir aux mœurs de ce Dieu «dont les pensées et les voies ne sont pas les nôtres» (Is 55,8).
Jésus vient nous rappeler que l’amour doit, dans nos vies, être premier et accordé sans condition, sans calcul, sans espoir de «retour sur investissement»! La belle folie de la foi nous invite à laisser nos «valeurs» se faire bousculer, bouleverser par une autre logique, celle du Royaume, celle des Béatitudes.
Moi je suis bon…
Que penser d’une entreprise dont les ouvriers, travaillant à temps partiel, gagneraient autant que ceux qui travailleraient à temps plein? Absurde! C’est fou! On marche sur la tête! Rien ne va plus! C’est pourtant la conclusion, qu’à première vue, on pourrait tirer de cette brève histoire. A partir d’elle, on peut dire bien des sottises sur les salaires et les rémunérations. Mais au vrai, de quoi s’agit-il?
La justice de Dieu ne fonctionne pas selon la justice humaine sur le principe: à chacun son dû. Dieu n’accorde pas son amour selon notre mérite. Nos mentalités, trop habituées au «donnant-donnant» qui régit nos échanges, aimeraient bien dicter à Dieu leurs propres règles de justice. Le Propriétaire de la vigne obéit à deux logiques: la logique de la raison, et c’est la justice; la logique du cœur, et c’est le don. Toutes deux sont nécessaires, et elles sont indispensables l’une à l’autre. C’est elles, toutes les deux ensembles, qui font le tissu social, et cela au sens le plus fort du mot «faire»
Qu’est-ce que le don de la grâce: La tolérance et la générosité semblent être les qualités les plus reconnaissables dans ceux qui sont les plus proches de Jésus. Es-tu surpris que ce ne soit pas toujours le cas?
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